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Histoire du Couserans

de l’Antiquité au Moyen Âge

Peinture préhistorique, Ariège

Le Couserans à l’époque préhistorique

La région a été habitée depuis fort longtemps. A la fin de la période glaciaire, entre 10.000 et 15.000 ans avant notre ère, la civilisation magdalénienne apparaît au Mas d’Azil. Des groupes de chasseurs rayonnent dans les vallées environnantes à la recherche du gibier jusqu’à Massat où leur passage est attesté par la présence d’outils abandonnés.

Le climat se réchauffant, une végétation forestière dominée par le hêtre et le sapin se développe, permettant le développement de l’élevage et de l’agriculture aux alentours de 5000 ans avec JC : c’est le temps de la civilisation mégalithique dont il reste des dolmens que l’on peut trouver dans des vallées voisines de celles qui nous intéressent.

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Le Couserans à l’Antiquité

C’est en 121 avant JC que la région passe sous l’autorité de Rome en même temps que la Narbonnaise, l’ensemble des terres de la Gaule situées entre Garonne et Méditerranée, y apportant laPax romana.

En 72 avant JC, Lugdunum Consoranum qui deviendra Saint-Lizier, est fondée par Pompée sur un promontoire escarpé. Au pied des Pyrénées, la cité connut un essor parallèle à Lugdunum Converanum (Saint-Bertrand de Comminges ), l’autre ville importante de la Novempopulanie. Au IIe siècle après JC, Lugdunum Consoranum accède au statut de cité romaine.

Pour exploiter les mines de plomb et d’argent (Aulus, Ustou) ou de fer (au dessus de Soueix) et les carrières en particulier de marbre (près de Saint-Girons qui donne une pierre noire et blanche), le Couserans est doté de voies qui suivent les principaux cours d’eau. Les Romains construisent leurs routes jusqu’en haute montagne ; on en trouve ainsi encore des traces au-dessus d’Aulus qui passe le col de Saleix jusqu’au Vicdessos. Le bois est également exploité de même que les eaux minérales à Aulus (on boit l’eau d’Aulus dès le Ier siècle de notre ère).

La fin de la période romaine est marquée par l’introduction du christianisme en Couserans, au IVe siècle dans la cité de Lugdunum. l’artisan de cette propagation serait un certain Valérius, premier évêque de la cité, qui a donné son nom à la montagne emblématique du Conserans : le Mont-Valier. Il s’agit d’un phénomène essentiellement urbain et ne s’étend guère aux montagnards attachés à leurs traditions païennes.

Consorrani

Consoranni & Convenae

Blason de Saint-Lizier

Blason de Saint-Lizier

Le Couserans au Moyen-Age

La période qui s étend du Ve au XIe siècle fut une période difficile pour le piémont pyrénéen marquée par les invasions des peuples barbares venus d’au-delà du Rhin et des incursions des Maures au sud. La cité de Lugdunum Consorannum fut ainsi plusieurs fois attaquée ; et c’est à un de ses défenseurs, un certain Glycerius, prélat d’origine portugaise, qui la défendit au VIIe siècle contre des Wisigoths venus d’Espagne, qu’elle doit son nouveau nom de Saint-Lizier.

Les vallées pyrénéennes virent leur population paradoxalement croître en cette période, les populations civiles désertant des plaines trop exposées pour se réfugier dans les montagnes. C’est une période de mise en culture des hautes vallées avec le début de la mise en terrasse des versants.

Pour assurer la protection des populations pyrénéennes et de leurs biens, des places fortifiées sont aménagées à l’image du château de Mirabat dans le Haut Salat, des châteaux en amont de Saint-Girons ou bien sûr à Saint-Lizier.

Après l’An Mil, les menaces extérieures disparaissent, et le piémont, sous -peuplé par l’exode des siècles précédents se repeuple avec des montagnards qui descendent de leurs vallées. C’est l’époque où sont fondées de nombreuses villes dans le Bas Couserans. C’est aussi l’époque qui suite au sac de Saint-Lizier par le comte Bernard III de Comminges en 1130, voit Saint-Girons (qui tient son nom de Gerontius, l’un des septs évangélisateurs de l’Aquitaine, mis à mort par les Wisigoths ) émerger comme capitale régionale.

Avec la tranquilité retrouvée, le Couserans se réouvre au monde : ses vallées pyrénéennes deviennent des lieux de passage ; le col de Salau dans le prolongement du Salat, devient ainsi une des voies pour les pélerins qui se rendent à Saint-Jacques de Compostelle (les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem construiront en 1191 une maison pour accueuillir les pélerins au pied du col).

Cette relative prospérité retrouvée se retrouve dans le patrimoine architectural du Couserans : c’est de cette époque que datent la cathédrale de Saint-Lizier mais aussi les petites églises de Vic, Ercé, Aulignac qui attestent de la diffusion de l’art roman au plus profond des vallées pyrénéennes.

A noter que le Couserans ne sera pas affecté par l’hérésie cathare à la différence des régions voisines. Pas plus d’ailleurs qu’il ne le sera par le protestantisme qui au XVIe siècle toucha le Comté de Foix voisin (en revanche, le Couserans, le Bas Couserans en particulier fut touché par les sacages des Huguenots ). Peut-être peut-on y voir là une relative indifférence des Pyrénéens de ces vallées pour la religion… voire plus généralement, un farouche irrédentisme à toute manifestation de pouvoir central. Vers 1670, un envoyé de Louis XIV évoquait ainsi dans son rapport« l’indépendance des habitants à l’égard du pouvoir (...) les meutres fréquents, surtout contre les agents de l’autorité ».

Cloître de Saint-Lizier

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